Thiébaut de Heu est un patricien messin de la République messine, né vers 1245/1255, et mort à Metz le .

Biographie

Origine de la famille de Heu

La généalogie de la famille de Heu, originaire de Huy, ou Heu, en pays de Liège et dont elle a pris le nom, venue s'établir dans le Pays messin vers 1232, a été rédigée à la fin du XVe siècle par Nicolas IV de Heu dans le but d'établir l'ancienneté et l'honorabilité des origines de sa familles en la rattachant à la généalogie des comtes de Dammartin de Warfusée rédigée dans la seconde moitié du XIVe siècle par Jacques de Hemricourt dans le Miroir des nobles de Hesbaye et aux comtes de Boulogne. Cette généalogie de la famille de Heu établie vers 1520 la rattache aux comtes de Boulogne par Humbert de Bernalmont, mort le , fils de Humbert II de Bernalmont (1204/1210-1263), seigneur d'Awans, de Dammartin, Awir et Lexhy, qui serait le père de Roger et Gilles de Heu, issus de son premier mariage avec Élisabeth de Bierset. Humbert de Bernalmont descend de Rasse (Raës ou Érasme) de Dammartin (ca 1090-ca 1130) et d'Alix de Warfusée, fille unique et héritière de Libert de Warfusée et d'Agnès d'Awir.

Les marchands hutois ont à partir du début du XIIIe siècle des activités commerciales à Metz. Ila apparaissent alors comme marchands itinéraires y ayant des maisons leur servant d'entrepôts. Un procès est fait au début du XIIIe siècle par les Hutois contre le chapitre de la cathédrale de Metz au sujet du paiement du tonlieu dont ils prétendaient en être exemptés car possédant des maisons à Metz. Le jugement prononcé en présence de Frédéric II les a condamnés à payer la taxe car ils n'y avaient pas leurs familles et ne participaient pas à la garde avec les autres bourgeois. Mais dès 1240, Heces de Huy est admis comme bourgeois de Metz. Les bourgeois messins d'origine hutoise se sont installés dans le quartier de Neufbourg, au Quarteau, ou à Champ-à-Seille.

Gilles et Roger de Heu seraient les fils de Humbert III de Heu, chevalier, seigneur de Bernalmont, et d'Élisabeth de Bierset d'après le Miroir des nobles de Hesbaye de Jacques de Hemricourt ainsi que dans la Généalogie de la famille de Heu se trouvant à la Bibliothèque de l'Arsenal, ms. 5028. Ils se sont installés à Metz en 1232 et 1248 au cours et après la guerre des Amis.

Thiébaut de Heu à Metz

Thiébaut de Heu est le fils de Roger de Heu et le neveu de Gilles de Heu. À la mort de son père peu après 1271, il a hérité du stock de marchandises, de la maison de Neufbourg qui avait auparavant appartenu à son oncle, et d'autres biens. La maison de Neufbourg a pu constituer une partie de l'hôtel de Heu. Thiébaut de Heu s'est constitué progressivement un patrimoine important.

Comme son père, il était membre du paraige du Commun. Il est entré au Conseil des Treize de la ville en 1302 comme représentant du Commun. En 1303-1304 il devient changeur et aman (notaire) de la paroisse Saint-Martin.

Après la mort de sa première femme, Afelix le Bel de Heu (1285-1303), il se remarie avec Alix de la Cour, fille de Nicole de la Cour, maître-échevin en 1304 et changeur, qui le fait entrer dans l'élite économique et dirigeante de la ville. Sa sœur, Marguerite de Heu, s'est mariée à Jacques Le Gronnais, maître-échevin en 1285 et fils de Philippe Le Gronnais, changeur.

À partir de 1306 il commence une politique d'acquisition foncière forte. En 1306, Poincignon et Jean de Volmerange-lès-Boulay se reconnaissent ses débiteurs de la somme de 4 000 livres et lui donnent en mort-gage ce qu'ils possèdent à Malroy et dépendances. Thiébaut de Heu a été le créancier des princes lorrains, en particulier au duc de Lorraine, Ferry IV de Lorraine. Les prêts au duc de Lorraine ne sont pas faits en mort-gage mais en rentes. Le duc ayant des difficultés à rembourser ses dettes, il a dû mettre en gage chez Thiébaut de Heu en 1322 une partie de son trésor, et en particulier la couronne ducale.

En 1309, il achète plusieurs bâtiments au Neufbourg, probablement à l'emplacement dd l'actuel hôtel de Heu où à proximité. Le , Thiébaut de Heu acquiert un tiers de la maison et de la grange de Neufbourg dont avaient hérité Jennin le Tanneur, de Châlon, et sa femme Jacquemate, fille de Marguerite la Hairowainne. Cinq jours plus tard il a acheté les deux autres tiers aux autres héritiers de Marguerite la Hairowainne. Puis le , Jennat Zondac met en gage auprès de Thiébaut de Heu la chapelle et le préau jusqu'au mur pour la somme de 300 livres qu'il lui doit. Ces bâtiments appartenaient auparavant à Jacques Bazin, tuteur de Thiébaud de Heu, patricien du paraige de Jurue. Ces bâtiments doivent correspondre aux vestiges reconnus en particulier dans les caves.

En 1314, Thiébaut de Heu est choisi comme maître-échevin de Metz pour six années. Dans les années 1315-1318, le Pays de Metz est touché par la grande famine accompagnée d'épidémies et d'épizooties. À la mort de sa belle-mère, Poince de la Cour, il a hérité avec sa femme de plusieurs seigneuries, de deux maisons à Metz et de revenus. Il achète la châtellenie d'Ennery avec son château-fort et ses dépendances le .

La construction du premier bâtiment de l'hôtel de Heu est entreprise à la même époque. L'hôtel comprenait des dépendances (greniers, écurie, jardin et cour) pour loger sa famille, ses hôtes, ses alliés et partenaires commerciaux ainsi que de stocker des biens.

Les affaires de Thiébaut de Heu ont diminué pendant la guerre des Quatre Seigneurs. Alix de la Cour meurt le et Thiébaut de Heu, le . Il est inhumé dans le cloître des Frères Prêcheurs. Philippe de Vigneulles le considère comme le plus grand propriétaire foncier parmi les patriciens messins.

Famille

Notes et références

Annexes

Bibliographie

  • Généalogie de la famille de Heu et horoscope de Nicolas III de Heu en 1494, ms. 5028, 51 feuillets avec 16 miniatures, représentant le mari et la femme de chaque génération de la famille de Heu, XVIe siècle, Bibliothèque nationale de France. Bibliothèque de l'Arsenal
  • Louis Moreri, « Heu », dans Le grand dictionnaire historique, ou Le mélange curieux de l'histoire sacrée et profane. Nouvelle édition, dans laquelle on a refondu les Supplémens de M. l'abbé Goujet, le tout revu, corrigé et augmenté par M. Drouet, t. 5, Paris, Chez les libraires associés, (lire en ligne), p. 658-659.
  • Jacques de Hemricourt, Miroir des nobles de Hesbaye, Liège, Imprimerie de J. F. de Bassompierre, (lire en ligne), p. 7, 26-27 notes sur la branche de Bernalmont du premier lit
  • « Généalogie de la Maison de Heu, établie à Metz et dans le pays de Liége, précédée de l'Horoscope dressé pour Nicolas de Heu par l'astrologue Laurent le Frison », Bulletin de la Société d'archéologie lorraine, t. 7,‎ , p. 65-97 (lire en ligne)
  • Comte François Van Der Straten Ponthoz, « La maison de Heu et le Miroir des nobles de Hesbaie », L'Austrasie : revue de Metz et de Lorraine, vol. 7,‎ , p. 229-243, 269-289 (lire en ligne)
  • François Van Der Straten, « La maison de Heu et le Miroir des nobles de Hesbaie », Mémoires de la Société d'archéologie et d'histoire de la Moselle. Année 1859,‎ , p. 1-35 (lire en ligne).
  • Jean Schneider, « Du commerce à l'aristocratie terrienne. Thiébaut de Heu, citain de Metz (vers 1265-1330) », Mémoires de l'Académie nationale de Metz. 135e-136e années, v, t. III,‎ , p. 13-90 (lire en ligne).
  • Pierre-Marie Mercier, Les Heu, une famille patricienne de Metz (XIVe-XVIe siècle) (Thèse de l’Université Paul Verlaine-Metz), Metz, Université de Lorraine, (lire en ligne)
  • Jean-Christophe Blanchard, Les manipulations généalogiques de Nicolas IV de Heu (1494-1547), hérédité réelle et fantasmée : un “ eugénisme ” à rebours ?, CRUHL – Université de Lorraine, (lire en ligne)
  • Généalogie de Heu, Bibliothèque royale de Belgique, Fonds Goethals, manuscrit 1327.

Articles connexes

  • Maison de Heu
  • Hôtel de Heu
  • Portail de Metz
  • Portail de la Lorraine

Timothee Heu jetzt kaufen LEXA

Verschimmeltes Heu AnoKath

Heu, Heu, Heu!!! Südoststeiermark

Timothy Heu für Nager & Kleintiere grob (3 kg) DeinHeuboden

HeuKaufen Wer steckt dahinter? ›